L’observance de la prise de médicaments post opératoires du département de cardiologie de l’Hôpital de la Timone de Marseille a montré que la prise de médicaments en temps et en heure augmentait de 40% grâce aux messages SMS.
Nous avons déjà parlé de l’utilisation de messages SMS de la part des services médicaux; les temps d’attente ont été réduits par confirmation de rendez-vous SMS ou des grossesses non désirées ont été évitées par des SMS rappel de prendre la pilule.
L’équipe de Cardiologues de l’hôpital de la Timone, à Marseille, a mis en place une étude qui a montré l’efficacité des messages SMS pour rappeler aux malades de suivre leur traitement.
Les Dr Jacques Quilici et Thomas Cuisset ont conduit une étude scientifique dont l’objectif était d’évaluer l’efficacité de l’envoi de SMS quotidiens pour améliorer l’observance aux traitements médicamenteux.
250 patients ayant subi une opération cardiologique, plus spécifiquement, des personnes auxquelles auraient été implanté un stent, furent sélectionnés pour participer à l’étude.
Ce genre de patients bénéficie énormément du traitement post opératoire qui comporte des anti-coagulants comme par exemple, l’aspirine ; le risque de subir une complication cardiaque est 50 fois plus haut chez les patients ne prenant pas ce médicament.
Les docteurs s’étaient rendu compte que 15% des patients arrêtaient leur traitement au bout du premier mois, et ce pourcentage grandissait avec le temps ; Donc, en 2008 ils pensèrent à utiliser les nouvelles technologies pour corriger cette tendance à la négligence.
Chacun des 250 patients participant à l’étude reçut chaque jour un message SMS lui rappelant de prendre ses médicaments. Le résultat : la prise de médicaments augmenta de 40%.
Stratégies pour rendre les SMS plus efficaces
Pour éviter que les patients s’habituent au message et que celui-ci perde de son efficacité après quelques semaines, le département de Cardiologie de l’Hôpital de la Timone envoyait des SMS contenant des textes différents. Donc le message était écrit différemment tous les jours. D’autre part, les messages étaient personnalisés, ils contenaient le prénom de chaque patient.
Comme dit le Dr Thomas Cuisset : « Les patients savent bien que je ne tape pas le message tous les jours avec mes petits doigts. Mais ils disent que ça leur donne l’impression que c’est l’équipe médicale de la Timone, au sens large, qui s’adresse à eux, avec un peu, une notion de service après-vente, même si je n’aime pas ce mot. »
Malgré quelques critiques sur le soi-disant paternalisme de ce système, les bons résultats obtenus en cardiologie montrent qu’il serait intéressant d’adapter cette stratégie de SMS à d’autres situations médicales qui pourraient s’en bénéficier.
D’autre part, il reste à voir comment atteindre toutes les communautés, notamment les personnes âgées qui ne disposent pas toujours de téléphone portable ou bien les migrants qui ne possèdent pas nécessairement la langue française. Une solution à ce dernier problème serait d’offrir ce service en plusieurs langues.